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Formule 1

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L'année où ils faillirent être champion du monde

Cette petite étude est consacrée aux pilotes qui n'ont jamais été champions et qui ont loupé le coche de peu, parfois de très peu !

2010 : Mark Webber

Après la surprise Brawn de 2009 la hiérarchie se resserre en 2010 pour l'une des saisons les plus passionnantes de l'histoire. McLaren, Ferrari et Red Bull sont au coude à coude et Mercedes n'est pas loin. Webber se permet même de devancer Vettel au championnat et j'entends encore un commentateur dire, au soir du GP de Belgique : «Il serait temps que des consignes d'équipe jouent en faveur de Webber car c'est le mieux placé de l'équipe et les écarts avec les autres sont très serrés». Bien sûr il n'en sera rien car Sebastian est le chouchou de Red Bull. La fin de saison de Webber est en demie-teinte. En tête du championnat à 3 épreuves de la fin avec 14 points d'avance sur Alonso et Vettel il se fait dépasser par l'Espagnol puis par son coéquiper lors de l'ultime épreuve. L'unique occasion pour l'Australien s'est échappée...

2008 : Felipe Massa

2008 est l'année Hamilton. Il domine nettement son nouveau coéquipier Kovalainen qui ne touche pas terre. Mais les Ferrari sont encore compétitives : Massa fait mieux que son champion du monde de coéquipier et revient sur Hamilton : il totalise le même nombre de victoires que lui à l'entame du dernier GP à Interlagos. Il est bien placé pour gagner son Grand Prix national et le championnat, à condition que Hamilton soit 6ème car les 4 points de sa 5ème place lui suffisent pour être titré. Lorsque Vettel dépasse Lewis à deux tours de la fin on se dit que Massa est le prochain champion. Mais Hamilton dépasse Glock à l'agonie avec ses pneus dans le dernier virage du dernier tour et devient champion du monde !

1999 : Eddie Irvine

Lorsque Jean Todt recrute Schumacher en 1996 c'est pour redresser la Scuderia déclinante. Il y arrive et en 1999 c'est le favori logique avec Hakkinen, champion l'année précédente. Mais coup de théâtre : il se casse la jambe droite à Silverstone et doit manquer 6 Grands Prix. Tout repose sur son fidèle lieutenant Eddie Irvine qui remplit sa tâche vaillamment : à l'entame de la dernière course à Suzuka il mène devant Hakkinen avec 4 points d'avance. Cependant, si le Finlandais gagne c'est fichu car à égalité de points il sera rétrogradé à cause d'un moins grand nombre de victoires. Le scenario de la course est digne d'Hitchcock : Hakkinen gagne et Schumacher termine second à 5 secondes devant Irvine troisième. La conférence d'après-course est du plus haut comique : Schumi, comédien comme jamais, fait semblant d'être déçu de n'avoir pu remporter la course. Il aurait ainsi offert le titre à son équipier. Mais il n'en a jamais été question une seule seconde et d'ailleurs il participera à la fête que son rival a organisée pour célébrer son titre ! Un beau moment d'hypocrisie... Le pauvre Irvine ne s'en remettra pas et sera remplacé l'année suivante par le docile Barrichello.

1981 : Carlos Reutemann

Cela fait une dizaine de saisons que le beau Carlos («El Lole» pour les intimes) anime le championnat de F1 et souvent aux avant-postes. Il est mûr pour le titre en cette année 1981 alors que son coéquipier - Alan Jones - avait été titré en 1980 sur l'irrésistible petite Williams. Reutemann avait joué le second pilote mais maintenant il a d'autres ambitions. Son début de saison est remarquable et lorsqu'il entame le dernier GP il mène le championnat avec un point d'avance sur le coriace Nelson Piquet et 5 sur le redoutable finisseur qu'est Jacques Laffite. Malheureusement des ennuis mécaniques le font rétrograder et Piquet devient champion du monde en terminant cinquième. Ironie du sort : c'est Jones qui gagne et Williams qui remporte quand même le titre constructeurs. L'ambiance de l'équipe était détestable vis-à-vis de Reutemann et ce dernier quittera la Formule 1 après le premier GP de la saison 82. Son coéquipier sera champion du monde ! Quelle erreur rétrospective...

1974 : Clay Regazzoni

Lorsqu'on aborde le dernier GP de l'année 1974 Regazzoni et Fittipaldi sont ex-aequo au classement avec 52 points. C'est une petite surprise car en performance pure Clay était dominé par son équipier Lauda, aux dents qui trainent par terre... Mais Clay, qui compte une victoire de moins que l'Autrichien, est plus régulier et il a multiplié les résultats intermédiaires. C'est sa dernière opportunité, même si Williams lui offrira la dernière victoire de sa vie en 1979. La course, à Watkins Glen, est un naufrage. Victime de problèmes de suspension Clay termine 11ème à 4 tours... Fittipaldi assure la 4ème place et remporte son deuxième titre. La course avait été marquée par l'accident mortel d'Helmuth Koinigg assez similaire à celui de Grosjean à Bahrein... à ceci près qu'il fut, lui, décapité.

1958 : Stirling Moss

On l'a baptisé «le champion sans couronne» après 13 victoires en Grand Prix à une époque où il y avait 7 ou 8 épreuves par an. Le pompon c'est 1958 : avec quatre victoires il se fait battre par le régulier Hawthorn qui n'en totalise qu'une. Mais le barème en vigueur l'a handicapé : 8 points seulement au vainqueur et un point pour le record du tour. Avec le barème actuel il aurait été champion haut la main.

Ceux qu'on n'attendait pas

C'est l'inverse de la rubrique précédente. Ils ont été titrés mais ce n'est pas eux qu'on attendait...

2007 : Kimi Raikkonen

Avouons-le : ce n'est pas une surprise totale car Kimi réalise une excellente saison : avant le dernier GP à Interlagos il totalise même 5 victoires, ce qui est plus qu'Hamilton ou Alonso qui se disputent la tête. Mais Kimi n'a jamais mené le championnat au delà de la première épreuve et son équipier Massa fait jeu égal, lui chipant même quelques précieux points. Ce nouveau management de Jean Todt aurait pu leur coûter le titre. Mais la gué-guerre Hamilton-Alonso lui offrira la couronne sur un plateau à l'issue d'un dernier GP d'anthologie. Mieux même : si Massa n'était pas arrivé second c'est Alonso qui aurait été titré ! Cerise sur le gâteau : Ferrari s'offre le titre constructeurs même si McLaren totalise plus de points car la marque de Woking a été déclassée suite à l'affaire d'espionnage. C'est le dernier triomphe de la Scuderia jusqu'à aujourd'hui !

1986 : Alain Prost

Cette année-là c'est la Williams-Honda l'arme absolue. Avant le dernier GP Mansell totalise 5 victoires, Piquet 4 et le valeureux Alain Prost 3, guère aidé par son pâle coéquipier Keke Rosberg. Mansell aborde Adelaide avec confiance, devançant ses deux rivaux de 7 points. En théorie une troisième place lui suffirait pour être titré. Las, son pneu arrière gauche déchappe. On rappelle Piquet par sécurité et Prost l'emporte... de même que le championnat ! Sans doute le plus beau titre du Français.

1982 : Keke Rosberg

Une saison folle. Si Keke l'emporte au final, 6 autres pilotes auraient pu y prétendre, à commencer par Gilles Villeneuve qui se tue à Zolder. Son coéquipier Didier Pironi prend la suite mais il a son terrible accident à Hockenheim. Patrick Tambay, qui ne dispute qu'un demi-championnat aurait même pu prétendre à la couronne avec plus de réussite ! Alain Prost, lui, avait bien commencé l'année avec deux victoires mais la fiabilité désastreuse de sa Renault en décidera autrement. Les «McLaren boys» Lauda et Watson auraient pu tirer tirer leur épingle du jeu mais trop d'abandons compromettent leur chance. Résultat des courses : 11 pilotes différents s'imposent dans l'année et Rosberg l'emporte avec une seule victoire acquise lors de l'antépénultième épreuve.

1976 : James Hunt

Célébrissime saison qui fit même l'objet d'un film. Il est vrai que le scenario est digne d'Hollywood : à la mi-saison Lauda totalise le double de points de son rival et sa Ferrari semble imbattable. Mais son terrible accident au Nürburgring stoppe net son ascension irrésistible et tout se décide lors du dernier GP sous la pluie. Lauda, dont l'instinct de conservation sort renforcé de son accident, abandonne et Hunt s'offre le titre pour un point. Mais Lauda prendre sa revanche l'année suivante...

1964 : John Surtees

Pour bien comprendre la situation il faut savoir qu'à cette époque on retranche ses moins bons résultats pour privilégier la victoire. Ainsi, sur 10 Grands Prix, on ne retient que les 6 meilleurs. A l'entame de la dernière épreuve Graham Hill est assez largement en tête mais totalise 7 résultats : il devra donc en enlever deux. Surtees, lui, est tranquille : il a marqué 5 fois donc tous ses points comptent. Le troisième larron, Jim Clark, vient ensuite avec 9 points de retard sur Hill et 4 résultats seulement : il lui faut donc gagner cette épreuve sans que Hill marque de points pour l'emporter. Et c'est ce qui arrive au cours de l'épreuve ! Clark mène jusqu'à deux tours de la fin mais il abandonne et laisse ainsi le titre à Hill. Dan Gurney gagne mais il y a un ultime rebondissement : Bandini, coéquipier de Surtees, le laisse passer, permettant à l'Anglais de marquer deux points de plus et d'être titré in-extremis...

Ils ont écrasé le championnat

Dès les premières épreuves on sentait que le titre n'allait pas leur échapper. Leur cavalier seul est impressionnant...

2020 : Lewis Hamilton

Depuis 2014 il est le maître absolu de la F1 même si le roué Rosberg le bouscule en 2016. En cette année 2020 chamboulée par la covid-19 on se dit que les cartes vont être un peu re-distribuées. Il n'en est rien, surtout avec la dernière trouvaille de Mercedes : le DAS. Comme souvent chez Lewis, la première épreuve est une mise en jambes et son coéquipier s'impose... lui permettant de se faire quelques illusions. Mais après c'est une rafale de victoires : 11 sur 14 GP consécutifs, écœurant la concurrence. Une bouffée d'air frais à Monza où Hamilton commet l'erreur de rentrer dans la pit-lane fermée... il écope d'une sanction et Gasly gagne.

2013 : Sebastian Vettel

Le sympathique Allemand sort de trois années victorieuses, mais ce n'était pas une sinécure : en 2010 et 2012 il dut arracher sa victoire lors de la dernière épreuve. En 2013 il n'en est rien : sa voiture est ultra-dominatrice et Webber l'ombre de lui-même. C'est un véritable rouleau compresseur : il remporte coup sur coup les 9 dernières épreuves du championnat, un record !

2004 : Michael Schumacher

Le Kaiser sort d'une année 2003 moins dominatrice que prévu et s'impose de justesse devant Raikkonen, alors que Montoya réalise lui aussi quelques exploits. On se dit que cette fois-ci on va se régaler... mais en 2004 il domine comme jamais. Il remporte les 5 premières épreuves, abandonne à Monaco, puis remporte les 7 suivantes ! Il totalise son plus grand nombre de points en une saison. Ce sera son dernier titre. Huit victoires l'attendent encore, puis un come-back raté en 2010 et la descente aux enfers fin 2013...

1992: Nigel Mansell

Nullement ébranlé par ses deux défaites de 1986 et 1987 puis par un intérim raté chez Ferrari, Nigel signe chez Williams-Renault et ressuscite en 1991 : avec 5 victoires il donne du fil à retordre à Senna. En 1992 il écrase tout le monde : il remporte les 5 premières épreuves et est titré alors qu'il reste 5 Grands Prix à disputer. Une première !

1969 : Jackie Stewart

Jackie sort d'une belle saison 1968 où sa Matra-Ford, managée par Ken Tyrrell, se permet de titiller la Lotus de Graham Hill promu favori après l'accident mortel de Jim Clark. Mais en 1969 pas de quartier : il remporte 6 des huit premières courses. Quand on sait qu'il y eut 11 GP cette année-là c'est un beau ratio. Aucun de ses concurrents ne l'a vraiment inquiété et l'année 1971 sera du même acabit.

1963 : Jim Clark

Comme je l'ai dit à propos de Surtees il fallait à cette époque retrancher ses moins bons résultats. Ainsi, en cette saison 1963 qui comptait 10 épreuves, il fallait comptabiliser les 6 meilleurs. La domination de Jimmy fut telle qu'il dut retrancher une victoire, une deuxième et une troisième place ! Carton plein et des miettes pour les autres... Une pensée émue pour son coéquipier Trevor Taylor qui termine la saison avec 1 point...

1954 : Juan Manuel Fangio

Le deuxième titre de Fangio fut le plus net : 6 victoires sur 8 courses disputées, il dut même retrancher une victoire comme Clark en 1963 ! Le champion argentin avait le chic de choisir la bonne voiture au bon moment, contrairement à d'autres... Il quitte Maserati en cours de saison pour aller chez Mercedes : il faudra attendre Hamilton pour retrouver une telle domination avec les flèches d'argent.

PS : J'aurais pu ajouter Jochen Rindt 1970 à cette liste, mais vous savez ce qui est arrivé...

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Ils ont loupé leur championnat

Ils sont tous champions en titre... mais cette année-là ils sont complètement à la ramasse.

1998 : Jacques Villeneuve

Jacques sort d'une année victorieuse où le Kaiser avait tenté de l'éjecter lors de la dernière course comme il l'avait fait impunément avec Hill en 1994. Il entame la saison 1998 dans la même équipe ce qui est un exploit chez Williams car ils aiment bien lourder leur champion du monde : demandez à Mansell, Prost ou Hill ! Malheureusement Renault s'est officiellement retiré et son moteur est un ersatz bien faiblard : le Mecachrome. La saison est dominée par McLaren et Ferrari. Villeneuve, qui n'a jamais été dans le coup, termine à une anonyme cinquième place.

1988 : Nelson Piquet

En 1988 Williams perd le Honda qui va chez McLaren. Sentant le vent tourner Nelson signe chez Lotus, équipée elle aussi du moteur nippon et qui avait fait de belles perfs avec Senna parti rejoindre Prost. Las ! La Lotus de 1988, bien que signée Ducarouge, est une vraie trapanelle et ce n'est pas son équipier Nakajima qui sauve l'honneur. Le champion du monde en titre termine la saison à la sixième place.

1985 : Niki Lauda

L'Autrichien sort d'une fantastique saison 1984 où il bat Alain Prost d'un demi-point ! La McLaren TAG-Porsche n'est plus l'arme absolue en 1985 : Lotus et Ferrari redressent la tête. La malchance s'accumule sur Lauda, néanmoins dominé en performance pure par Prost, et il termine la saison et sa carrière par une abyssale 10ème place. Heureusement il sauve l'honneur avec une victoire à Zandvoort.

1980 : Jody Scheckter

C'était un surdoué. Je me souviens encore, pour l'avoir vu en direct à la télé, de sa chevauchée fantastique en tête au Paul Ricard en 1973 sur sa McLaren alors qu'il n'en était qu'à son troisième Grand Prix. Plus mûr il remporte le titre en 1979 en marquant ces «points intermédiaires» si chers à Enzo Ferrari. Si la Ferrari est bonne en 1979 elle l'est beaucoup moins l'année suivante et Scheckter stoppe sa carrière en terminant 19ème avec deux points...

1979 : Mario Andretti

La révolutionnaire Lotus à effet de sol domine en 1978 et leurs pilotes Andretti et Peterson mettent le championnat en coupe réglée en prenant les deux premières places (le second nommé à titre posthume). Mais dès l'entame de ce championnat il s'avère que Colin Chapman s'est fait dépasser par Ligier et Ferrari dans l'exploitation de son concept. Williams et Renault se joindront à la danse dans la 2ème partie de la saison. Mario termine l'année à la 12ème place avec 14 points. C'est la fin de sa carrière avec un ultime sursaut fin 1982 et une pige chez Ferrari (pole et 3ème place à Monza quand même !).

1961 : Jack Brabham

Pilote et mécanicien hors-pair Sir Jack Brabham sort de deux saisons couronnées de succès au volant de sa Cooper-Climax. Mais l'année 1961 est celle d'un changement de règlementation : les F1 ont un moteur de F2, autrement dit 1500 cm3. Les Anglais accusent le coup et Ferrari domine. Il redressera la barre en créant sa propre marque. En attendant il termine cette année-là à une peu glorieuse 11ème place...

Ils se retirent en pleine gloire

Les fins de carrière sont souvent tristes : je pense bien sûr à Schumi 2012, mais il y a aussi Emerson Fittipaldi, Graham Hill et autres Jacques Villeneuve : ils ont connu la gloire et leurs dernières années se passent dans les tréfonds du classement... Néanmoins il y a quelques exceptions.

2016 : Nico Rosberg

Lorsqu'il est enfin titré en 2016 Nico est sur les rotules. Il a dû défendre sa position pied à pied face au retour fulgurant d'Hamilton jusqu'au dernier tour du dernier Grand Prix. Le rusé Lewis avait même imposé un faux train à la fin du GP d'Abu Dhabi dans l'espoir que des concurrents dépassent Rosberg et ainsi le privent d'une seconde place synonyme de titre. Conscient que cette occasion ne se renouvellera plus jamais, Nico annonce sa retraite quelques jours avant la remise des prix de la FIA, stupéfiant tout le monde et prenant de court son manager Toto Wolff.

1993 : Alain Prost

La saison 1991 est une grosse déception pour Alain. Il avait intégré Ferrari un an plus tôt pour fuir l'ambiance devenue malsaine chez McLaren (soyons honnête : il y avait contribué !). Il aurait pu jouer le titre en 1990 mais le revanchard Ayrton l'expédie au tapis à Suzuka. La Ferrari est hors du coup en 1991 et Prost prend une année sabbatique. Il revient en 1993 dans l'équipe Williams, championne du monde avec Mansell. Il remporte le titre, se réconcilie avec son ennemi juré, et se retire de la F1. L'année suivante il commente les Grands Prix pour TF1 et voit Senna se tuer en direct. Cet évènement le confortera dans sa décision.

1973 : Jackie Stewart

Jackie aime les comptes ronds : il avait pris la décision au début de 1973 de se retirer après son centième Grand Prix qui coïncide avec le dernier de la saison, disputé à Watkins Glen. Il avait insisté auprès de Ken Tyrrell pour que son coéquipier et ami François Cevert devienne le leader de l'équipe. Hélas, le Français se tue aux essais et l'équipe Tyrrell déclare forfait. Jackie, fraîchement titré, n'aura disputé que 99 Grands Prix...

1958 : Juan Manuel Fangio

Après son cinquième titre en 1957 le champion argentin décide de passer la main. S'il dispute 2 Grands Prix en 1958 c'est juste pour des raisons symboliques (qui oserait faire ça aujourd'hui ?). Il y a bien sûr le GP d'Argentine mais aussi le GP de France qui l'avait vu débuter 10 ans plus tôt. A 47 ans, il trouvait naturel de se retirer ! Mais n'oublions pas qu'il fait partie de cette génération de pilotes dont la guerre a perturbé la carrière...

La dure loi du sport

Ils ont fait une apparition éclair en Formule 1. Une seule saison et puis s'en va... il faut dire que leurs prestigieux coéquipiers ne leur ont pas facilité la tâche !

1993 : Michael Andretti

Lorsque le fils aîné du grand Mario rejoint le team McLaren début 1993 tous les espoirs sont permis car il a un solide palmarès aux Etats-Unis. Aucun Américain n'a gagné en F1 depuis son père il y a 15 ans et il veut être celui-là ! Malheureusement, devant ses piètres résultats, il est débarqué avant même de finir la saison pour être remplacé par le prometteur Mika Hakkinen. Son coéquipier ? Un certain Ayrton Senna...

1986 : Johnny Dumfries

En 1983 il réussit l'exploit de battre Senna en F3 à Silverstone. L'année suivante il remporte brillamment le championnat britannique avec 10 victoires. Sa présence n'est donc pas incongrue en F1 au début de la saison 1986 aux côtés du Brésilien chez Lotus-Renault. Sa saison est pourtant très médiocre : 3 points en tout et pour tout alors que Senna gagne 2 GP et termine 4ème avec 55 points. Lotus passe un contrat avec Honda la saison suivante qui lui préfèrera évidemment Nakajima !

1974 : Richard Robarts

Lui aussi issu de la Formule 3 il débarque dans l'écurie Brabham au début de 1974. Son coéquipier est Carlos Reutemann. Les performances de Robarts sont calamiteuses. Lors du GP d'Afrique du Sud il démarre de la 22ème place et termine à 4 tours du vainqueur... Carlos Reutemann ! Il est débarqué au bout de 3 Grands Prix, remplacé par von Opel qui amène avec lui un gros chèque. Il essayera de se recaser chez Williams... sans succès.

1972 : Dave Walker

Ce pilote australien est nanti d'un joli palmarès en F3 et attire l'attention de Colin Chapman fin 1971 qui l'engage pour 4 GP et la saison 1972 aux côtés d'Emerson Fittipaldi. Le Brésilien remporte le championnat du monde avec 8 podiums sur 12 courses, dont 5 victoires. Dave, lui, finira avec un zéro pointé... sa meilleure performance étant une 9ème place en Espagne. Aucun pilote dans l'histoire de la F1 n'a reçu une telle raclée de la part de son coéquipier. A sa décharge la Lotus 72 était plutôt pointue à piloter...

On ne saura jamais...

...s'ils seraient devenus champions du monde. En tout cas ils avaient le potentiel, mais un accident fatal les fauche au début de leur carrière en F1.

2014 : Jules Bianchi

On a tous en mémoire les terribles images du GP du Japon 2014 disputé sous la pluie. La course est interrompue par le drapeau rouge après le terrible accident de Jules Bianchi qui s'encastre sous une grue. C'est depuis cet accident qu'on envoie systématiquement le pace-car avant de la manipuler. Le podium est glacial : Hamilton, Rosberg et Vettel savent que l'irréparable s'est produit. On reconnait un grand pilote lorsqu'il atomise son équipier : c'est ce qui se passe avec le pauvre Chilton qui ne touche pas terre. Jules réussit l'exploit de marquer 2 points cette année-là à Monaco avec un piètre matériel. Il était couvé par Ferrari et aurait sans nul doute intégré la Scuderia dans un proche avenir.

1985 : Stefan Bellof

Les vieux comme moi se souviennent de cet hallucinant GP de Monaco 1984 où la course est interrompue par Jacky Ickx à cause de la pluie. Prost gagne de justesse avec un petit jeune à ses trousses : Ayrton Senna, qui s'imaginait avoir gagné la course car il l'avait dépassé. Mais c'est le tour précédent qui était entériné ! Un exploit était passé plus inaperçu : la remontée en trombe de Stefan Bellof, troisième avec sa modeste Tyrrell. Quelques tours de plus et les 2 premiers avaient du souci à se faire ! Bellof avait gagné des courses en endurance pour Porsche et disputait sa première saison chez l'oncle Ken. Malheureusement ses points seront enlevés à cause de la tricherie de l'équipe qui injectait des billes de plomb en fin d'épreuve pour mettre le véhicule au poids minimal ! En 1985 il manque de peu le podium aux Etats-Unis avec sa trapanelle. Il se tue en endurance en septembre à Spa après avoir fortement marqué les esprits.

1977 : Tom Pryce

Il apparait au cours de la saison 1974 et se fait vite remarquer, d'autant plus qu'il pilote une voiture peu compétitive, la Shadow, nouvelle marque américaine apparue la saison précédente. Il parvient même à faire de l'ombre à notre Jean-Pierre Jarier national alias «Godasse de plomb» qui n'était pourtant pas manchot lui non plus ! Il remporte l'année suivante une course hors-championnat et fait plusieurs podiums. Il aurait certainement explosé avec un meilleur matériel mais il se tue début 77 à Kyalami dans l'un des pires accidents qu'ait connu la F1 : il percute un commissaire traversant la piste avec un extincteur, le tue et se prend l'appareil de plein fouet. Il est mort sur le coup.

1975 : Tony Brise

Il débute en F1 en 1975 chez Williams où il effectue un remplacement au GP d'Espagne. Parti dix-huitième il remonte à la septième place mais la course est interrompue par l'accident de Stommelen qui tue 5 spectateurs. Sa performance ne passe pas inaperçue et Graham Hill, qui veut passer la main, l'engage illico dans son équipe. Tony récidive en Suède où il marque un point pour son 3ème Grand Prix. Sa carrière s'ouvre sous les meilleurs auspices... jusqu'au crash de l'avion piloté par Hill qui décime toute l'équipe à la fin de l'année.

1962 : Ricardo Rodriguez

A cette époque où l'on commence sa carrière à la trentaine, voire à la quarantaine, Ricardo Rodriguez fait figure de météore. Tombé dans la marmite depuis tout petit avec son frère Pedro il commence sa carrière brillamment chez Ferrari USA en endurance puis intègre logiquement la Scuderia courant 61 pour aider von Trips à conquérir le titre. Il a moins de 20 ans ! Il se qualifie en seconde position à un dixième seulement du champion allemand, qui se tue au cours de l'épreuve. A cette époque les Protos sont aussi populaires, sinon plus, que la F1 et Ricardo signe de magnifiques performances en 1962 alors que sa Ferrari est beaucoup moins compétitive en F1. Hélas, il se tue à la fin de l'année au volant d'une Lotus dans une course hors-championnat. Son frère Pedro prendra la relève.

Des débuts laborieux

Il y a deux sortes de champions : ceux qui cassent tout dès leurs premières courses (je pense à Fittipaldi, Villeneuve père et fils, Hamilton...) et puis ceux qui ont des débuts plus discrets.

2009 : Jenson Button

Lorsque Jenson est titré en 2009 ce n'est plus un rookie : c'est sa dixième saison en F1 avec des hauts et des bas mais surtout une stagnation inquiétante chez Honda qui se retire fin 2008. Il ne compte qu'une victoire à son actif lors de l'entame de cette saison. S'il se rate il peut dire adieu à la F1 mais les essais hivernaux ont révélé un potentiel intéressant à cette ex-Honda devenue Brawn. C'est confirmé en début de saison puisqu'il remporte 6 courses sur 7 ! Il lui suffira de gérer les autres GP pour obtenir son titre, menacé en fin de saison par les Red Bull de Vettel et Webber. Ce titre est aussi une récompense à l'opiniâtreté de l'Anglais qui se montrera libéré et brillant lors des trois saisons suivantes chez McLaren-Mercedes en faisant jeu égal avec Lewis Hamilton.

1992 : Nigel Mansell

Cela fait maintenant douze ans que Nigel est en F1 et franchement on ne l'imaginait pas un jour champion du monde! Le déclic se produit lorsqu'il pilote pour Franck Williams qui lui donne sa chance en 1985 après 4 années de stagnation chez Lotus. Il est rapide, incontestablement, mais sujet aux «pannes de cervelle». On le surnomme «le benêt» et son nouveau coéquipier Piquet ne se privera de le railler. Quand le Brésilien sera titré en 1987 aux dépens de Mansell il dira : «C'est la victoire de la chance sur la bêtise». Il manque le coche à plusieurs reprises et se fait dominer par Prost en 1990 chez Ferrari. Le Français aurait eu plus de chance d'être titré s'il y avait eu de claires consignes en sa faveur ! Heureusement pour Nigel la Williams-Renault de 1992 est un avion et son coéquipier Patrese n'est pas de taille pour lui faire de l'ombre. Néanmoins il sera viré sans ménagement par Williams en fin de saison et ne s'en remettra pas.

1980 : Alan Jones

L'Australien en est à sa sixième saison et le grand public ne le connait guère. Son physique de garçon-boucher et son manque de charisme ne suscitent guère l'enthousiasme. Il réalise quand même un coup d'éclat en faisant triompher la pathétique Shadow après l'accident mortel de Tom Pryce. Dans la deuxième moitié de la saison 1979 la nouvelle Williams est une petite bombe et Jones «explose». Il termine troisième du championnat et l'emporte l'année suivante. En 1981 il gagne encore 2 GP puis sombre dans l'oubli jusqu'en 1986 où il met un terme à sa carrière. Curieux champion qui finit aussi discrètement qu'il a commencé !

Un premier Grand Prix qui met tout le monde d'accord

C'est le contrepied de l'article précédent. Ces gars-là imposent le respect dès leur première course.

2007 : Lewis Hamilton

Couvé par Ron Dennis, Lewis a remporté en 2005 et 2006 les deux championnats auxquels il a participé. Les yeux se sont écarquillés lors du GP d'Istanbul en GP2 où il remonte de la 19ème à la 2ème place, manquant de peu la victoire ! Sa présence en F1 la saison suivante est donc logique, aux côtés du champion en titre Fernando Alonso. Dès le premier Grand Prix, à Melbourne, il fait jeu égal avec lui. Il en sera ainsi les GP suivants ce qui finira par agacer le Matador... Parti de la deuxième ligne, il termine sur le podium juste derrière Raikkonen et Alonso. La légende est en marche...

1996 : Jacques Villeneuve

Il a un nom c'est sûr mais que vaut-il réellement ? Il débarque des Etats-Unis où il a remporté des épreuves prestigieuses dont Indianapolis mais on en a déjà vu des pilotes de seconde zone triompher aux USA ! Il n'a pas le palmarès habituel des pilotes qui débarquent en Formule 1 (Formule Renault, F3, F2...). Son look particulier (lunettes, combinaison trop grande) désarçonne. On est vite fixé : en Australie il s'empare de la pole et mène le Grand Prix pendant 54 des 56 tours de l'épreuve : une fuite d'huile le contraint de lever le pied et il ouvre la porte à son équipier Damon Hill. Ce dernier le battra au championnat mais il prendra sa revanche en 1997 où il devient champion du monde. Rarement premier Grand Prix fut plus réussi.

1989 : Jean Alesi

Jean remplace au pied levé Alboreto chez Tyrrell au GP de France sur le circuit Paul Ricard. Il participe parallèlement au championnat de F3000 qu'il remportera de justesse à égalité de points avec Éric Bernard qui débute aussi ce jour-là. C'est le renouveau de la F1 française puisque, outre ces deux-là, on a sur la grille Prost, Arnoux, Alliot, Grouillard et Gachot ! Alesi fait une course sensationnelle qui l'amène à la 4ème place, loupant de peu le podium. Ken Tyrrell se précipite sur lui pour le faire signer. Il fera encore quelques exploits sur la modeste Tyrrell, notamment un GP à Phoenix en 1990 où il mène la course pendant 34 tours devant sa Majesté Senna. Le Brésilien, pourtant avare de compliments sur ses adversaires, en fera au sujet de l'Avignonnais...

1980 : Alain Prost

Le jeune Français remporte tous les championnats auxquels il participe et c'est logiquement qu'on le trouve au départ du premier Grand Prix de cette année-là à Buenos-Aires. Il qualifie sa modeste McLaren (ce n'est pas encore l'arme absolue de 1984) une seconde devant son expérimenté équipier Watson et marque le point de la 6ème place au terme d'une course solide. J'adore son commentaire d'après-course : «Ce n'était pas aussi difficile que ce à quoi je m'attendais». Il récidivera 15 jours plus tard en marquant deux points au Brésil ! Sa carrière est lancée : il gagnera toujours au moins deux GP par saison entre 1981 et 1990 soit 10 saisons consécutives : un record battu uniquement par Schumacher *.

1961 : Giancarlo Baghetti

Le jeune champion italien réalise un exploit unique. Nous sommes à une époque où il y a, parallèlement au championnat officiel, toute une série d'épreuves hors-championnat (22 cette année-là !). Baghetti trouve le moyen de s'imposer, devant des cadors comme Dan Gurney ou John Surtees, pour sa première participation en F1 que ce soit dans la course hors-championnat à Syracuse ou dans l'épreuve officielle à Reims ! Après ce début météorique sa carrière sera en demie-teinte, ne faisant pas toujours le bon choix côté matériel. Il délaissera la F1 pour se reconvertir en Proto... sans succès.

* Même Hamilton ne l'a pas battu : il n'a gagné qu'un GP en 2013, sa plus mauvaise saison !

Ils ont loupé le coche

Un contrat mirifique les attendait... mais ils ont fait le mauvais choix.

1990 : Jean Alesi

Jean est la star montante du moment. Il a réalisé des prodiges après une saison et demie chez Tyrrell. Plusieurs teams veulent s'offrir ses services à commencer par Williams qui se sépare de Thierry Boutsen. Mais Jean préfère rejoindre son pote Alain Prost au pire moment de la Scuderia et Mansell obtient le poste. On sait ce qu'il advint : en 1991 et 1992 0 victoire pour Alesi et 14 pour Mansell qui devient champion du monde. On peut penser que l'Avignonnais aurait fait au moins aussi bien ! Et en 1996 lorsqu'il rejoint l'écurie Benetton championne du monde il pourra dire : «Caramba, encore raté !»...

1975 : Emerson Fittipaldi

Le champion brésilien a été titré en 1974 sur McLaren et sa saison 1975 est tout à fait honorable puisqu'il remporte 2 courses et finit 4 fois second. Il est vice-champion derrière l'intouchable Ferrari de Niki Lauda. Teddy Mayer pense que le renouvellement de son contrat ne sera qu'une formalité. Contre toute attente Emerson tente l'aventure Copersucar : une équipe 100% brésilienne fondée par son frère Wilson l'année précédente et qui se traine en fond de grille. La présence d'Emerson n'y changera pas grand-chose : jusqu'en 1980 il stagnera en fond de classement, sa meilleure performance étant une seconde place au Brésil en 1978. Un beau gâchis... surtout quand on sait que James Hunt héritera du baquet de Fittipaldi en 1976 et sera champion du monde !

1973 : Jean-Pierre Jarier

En 1973 la saison de F2 est un festival Jean-Pierre Jarier : il écrase tout le monde avec sa March en remportant 7 courses. C'est donc tout logiquement qu'il est en tête de liste pour succéder à Jacky Ickx qui quitte la Scuderia (il faut dire que la Ferrari de 1973 est un désastre) mais son patron Robin Herd oppose son veto. Du coup le Commendatore se rabat sur un autre petit jeune qui monte : un certain Niki Lauda...
Le palmarès de Jarier en F1 est indigne de son talent. On se rappelle encore de sa pige chez Lotus fin 1978 où il remplace l'infortuné Peterson. Colin Chapman s'exclamait qu'il n'avait jamais été aussi impressionné par un pilote, lui qui avait employé Mario Andretti ou Jim Clark !

Une chance insolente

Ils ont la victoire sur un plateau. De la chance, certes, mais il faut être là pour la saisir !

Spa-Francorchamps 2021 : Max Verstappen

«Le pot de chambre des Ardennes» : il a encore frappé cette année et le jour de la course la pluie tombe sans discontinuer. Le départ est sans cesse retardé : tous les quarts-d'heure un bulletin nous l'informe. On fait deux tours derrière la voiture de sécurité pour soi-disant «tester la piste»... Ce stratagème permettra d'éviter l'annulation de l'épreuve et c'est le classement à l'issue de ces deux tours qui déterminera l'ordre d'arrivée, soit celui des essais. La moitié des points est attribuée et il y a même une cérémonie du podium à la fin ! Les organisateurs ont fait fort...
12 points et demi qui n'ont pas été trop durs à aller chercher pour Max. Alonso, 11ème, est furax.

Barcelone 2001 : Michael Schumacher

Le Kaiser va remporter encore une fois le titre cette année-là mais Barcelone est la chasse gardée de Mika Hakkinen qui y a déjà triomphé lors des trois précédentes éditions ! Le scenario se répète cette fois encore : Schumi part en tête car il est en pole mais après le premier ravitaillement c'est Hakkinen qui prend le commandement. Il creuse l'écart inexorablement et se permet de ravitailler une seconde fois sans perdre la première place. A l'abord du dernier tour Schumacher a plus de 30 secondes de retard : un gouffre ! Le moteur Mercedes est réputé pour sa fiabilité... pas cette fois-ci car il lâche au milieu du dernier tour. Schumi est tout étonné de gagner...

Monaco 1992 : Ayrton Senna

La saison 92 est archi-dominée par Mansell et sa Williams. Monaco ne fait pas exception : il s'est qualifié avec une seconde d'avance sur tout le monde ! A cette époque les arrêts au stand ne sont pas obligatoires et dès le départ Nigel s'envole et oublie ses poursuivants. Senna attend sagement l'arrivée pour empocher les 6 points de la seconde place. A 6 tours de la fin il a trente secondes de retard sur Mansell lorsqu'un petit incident survient : l'Anglais loupe son freinage à la sortie du tunnel. Il s'engouffre dans la voie des stands et fait vérifier sa voiture. Les mécaniciens ne trouvent rien d'anormal et il repart avec des gommes neuves. Malheureusement Senna, lui, est passé devant pour 4 secondes ! Nigel revient comme une balle sur le Brésilien et butte sur lui jusqu'à l'arrivée. Spectacle hallucinant que ces 6 derniers tours avec la Williams collée à la boîte de vitesses de la McLaren et qui déboîte à chaque virage... en vain. L'arrivée franchie Mansell est assis à même le sol, épuisé. Il se demande comment la victoire a pû lui échapper tandis que Senna devise gaiement avec le Prince Rainier...

Monaco 1988 : Alain Prost

C'est un peu le même scenario que précédemment mais avec Alain dans le rôle d'Ayrton. Ce jour-ci il y a Senna... et les autres. L'énoncé des temps des essais résume tout : 1er Senna en 1'23''99 et 2ème Prost en 1'25''42 ! Le départ donné la fusée s'envole et on ne le revoit plus. A dix tours de la fin il a 54 secondes d'avance sur Prost lorsque, déconcentré, il se crashe au Portier. Prost gagne et ne se prive pas pour critiquer la mauvaise gestion de course de son coéquipier et adversaire...

De beaux gestes

Il y a des gestes héroïques qui honorent leurs auteurs. Ils valent tous les titres du monde.

Spa-Francorchamps 1992 : Ayrton Senna

Pendant les essais Erik Comas sort de la route dans l'un des virages les plus rapides du circuit. Ayrton, qui le suit, ne se pose pas de questions. Il arrête sa voiture, court vers la Ligier accidentée en prenant de gros risques (les autres continuent de tourner !) et actionne le coupe-circuit car le moteur de Comas continuait à marcher. Il tient compagnie au Français groggy et lui parle en attendant l'arrivée des secours. Lorsqu'Erik passera deux ans plus tard devant la Williams accidentée à Imola il perdra toute envie de continuer en F1...

Nürburgring 1976 : Arturo Merzario

Nous sommes en début de course. Pour une raison qui restera inconnue Niki Lauda perd le contrôle de sa Ferrari, qui quitte la route, puis est renvoyée sur la piste après avoir heurté un talus. Elle est percutée par une autre voiture et prend feu. Les pilotes qui suivent s'arrêtent. Arturo n'est pas le premier sur les lieux mais il est son sauveur. Au mépris du danger il fonce dans les flammes et extirpe le conducteur qui a perdu son casque dans l'aventure, grièvement brûlé et intoxiqué. On sait qu'il reçut même plus tard l'extrême onction ! Mais grâce à l'intervention d'Arturo ce jour-là ce sacrement fut prématuré... Une amitié indéfectible naquit entre les deux hommes qui ne s'appréciaient pourtant guère avant cet accident ! Arturo était l'un des pilotes les plus attachants du paddock, avec son improbable chapeau de cow-boy vissé sur la tête...

Kyalami 1973 : Mike Hailwood

La carrière de «Mike the Bike» est en dents de scie mais ce jour-là il sera héroïque. Charlton, le régional de l'étape, percute sa Surtees qui se retrouve au milieu de la piste. Regazzoni ne peut l'éviter. La BRM du Suisse prend feu. Il est inconscient dans sa voiture. Hailwood plonge et re-plonge dans le brasier pour l'extirper. Sa combinaison prend même feu ! Il recevra une médaille pour sa bravoure.

Zandvoort 1973 : David Purley

Voir un pilote mourir en direct à la télé est un spectacle traumatisant, surtout pour un amateur de course automobile. C'est pourtant ce qui s'est passé au GP des Pays-Bas 1973. La March de Roger Williamson crève, quitte la route, se retourne et prend feu. Purley, qui le suit, ne se pose pas de questions : il s'arrête et court vers son compatriote coincé dans la voiture pour le secourir. Mais il est tout seul ! Il ne peut qu'assister impuissant à la mort de son collègue. Il essaye désespérément de retourner la voiture à mains nues. Il a traversé la piste pour arracher un extincteur des mains d'un commissaire mais cela n'a pas suffi... L'incurie des secours est totale. Des policiers, aidés de leurs chiens, dissuadaient même des spectateurs d'aller prêter main-forte à Purley ! Denny Hulme, le président du GPDA, dira sa façon de penser de manière vive et peu amène aux organisateurs du Grand Prix après l'arrivée...

Quelques courses mémorables

Ils ont gagné, ou pas... Mais ils ont marqué l'histoire avec cette course-là.
NB : C'est un choix très subjectif parmi les courses qui m'ont marqué.

Abu Dhabi 2021 : Max Verstappen

La dernière épreuve de l'année et une situation qu'on n'avait jamais vue depuis 1974 : les deux premiers, Verstappen et Hamilton, ex-aequo ! Tout est réuni pour en faire un évènement exceptionnel. Hamilton est le favori car il a remporté les trois épreuves précédentes et sa Mercedes est en position de force. Malgré un petit accroc aux essais il s'élance parfaitement et franchit en tête le premier virage devant le poleman Max Verstappen. Chaussé de pneus medium, il tient en respect son adversaire en soft. Lewis domine toute la course de la tête et des épaules... jusqu'à cinq tours de l'arrivée. A ce moment, Latifi percute un mur. Voiture de sécurité. Il y a trois attardés entre Lewis et Max : on les laisse se dédoubler. La safety-car s'efface à l'amorce du dernier tour. Max, qui a changé de pneus contrairement à Lewis, fonce sur sa proie : il le passe in-extremis et gagne alors qu'il n'a jamais mené le Grand Prix ! Un hold-up ! Et il devient champion par la même occasion. Soulignons le rôle de son équipier Perez qui a fait la course d'équipe durant tout le week-end, contrairement à Bottas...

Montréal 2011 : Jenson Button

Une course mouvementée disputée sous la pluie avec une interruption de deux heures après le premier tiers ! Button, qualifié septième, heurte son coéquipier Hamilton à la suite d'une mésentente et sombre à la quatorzième place. Les conditions changent sans cesse et Button, muni de pneus intermédiaires remonte. Hélas il est pénalisé d'un drive-through pour vitesse excessive dans les stands ! Il re-chute au classement. La pluie redouble d'intensité et le drapeau rouge est brandi. Après l'interruption Jenson s'élance en onzième position. Cette fois il s'accroche avec Alonso et la course est neutralisée ! Il est bon dernier mais Button change de pneus au bon moment car les conditions changent sans cesse. il est 21ème et dernier au tour 40, 12ème au tour 45, 8ème au tour 50, 4ème au tour 60... il se paye successivement Schumacher, Webber et Vettel (dans le dernier tour!) puis franchit en vainqueur la ligne d'arrivée au 70ème tour alors que la nuit tombe...

Mexico 1990 : Alain Prost

L'écurie Ferrari a reconduit Mansell pour cette saison et Prost a été accueilli à bras ouverts après ses démêlés avec Senna la saison précédente. Le pauvre Nigel subit la domination du Français mais là, à Mexico, ça va changer : il s'est qualifié en 4ème position alors que le Français part 13ème ! Quand le départ est donné Prost sort 15ème du premier virage : il faut remonter loin pour le trouver dans une position aussi mauvaise. L'usure des pneumatiques sera la clef de la course. Senna, mal conseillé par ses ingénieurs, est victime d'une crevaison alors qu'il caracolait en tête. Prost, dont la voiture est mieux réglée que pour les qualifications, remonte un à un tous ses concurrents. Au 10ème tour il est déjà 8ème ! Les Ferrari sont en verve et Prost rejoint Mansell alors qu'il était parti loin devant. La jonction s'opère au 52ème tour. Au 55ème Mansell passe à la casserole et 6 tours plus tard Prost se défait de Senna et prend la tête. Doublé Ferrari et Mansell se demandera toujours pourquoi il n'a pas gagné ce jour-là !

Monza 1973 : Jackie Stewart

Il reste trois courses à disputer. Trois points suffisent à Jackie Stewart pour être à l'abri d'Emerson Fittipaldi et remporter le titre. Sur ce type de tracé ultra-rapide sa Tyrrell n'est pas favorite. Il s'est qualifié sixième et les Lotus de Peterson et Fittipaldi sont devant. Son départ est bon jusqu'à ce qu'il crève au 8ème tour. Il repart 20ème (sur 22) et remonte jusqu'à la fameuse 4ème place synonyme de titre en battant et re-battant le record du tour. Comme le dit si bien José Rosinski dans Sport-Auto en fin de saison : «On aurait dit que les autres avaient une F2 et lui une F1 tellement ça crevait les yeux. Il ne s'est pas retiré par la petite porte Jackie !»

Charade 1972 : Chris Amon

L'aventure Matra - si étincelante en F2 et en Protos - laisse un goût d'inachevé en F1. Certes Stewart triomphe en 1971, mais c'est avec une Matra-Ford. Lorsque la marque s'aligne avec son propre moteur la saison suivante Jackie, fidèle toute sa vie à Ford, préfère partir. Ce Grand Prix sera le dernier feu d'artifice de Matra : sa dernière pole-position, son dernier meilleur tour et son dernier podium !* Chris, que tout le monde donnait champion du monde un jour où l'autre, n'a jamais réussi à gagner un Grand Prix comptant pour le championnat du monde des conducteurs. Sa scoumoune est légendaire et on se dit que cette fois ça y est. Il part de la pole et mène largement la course. Mais à mi-course il crève et donne sur un plateau la victoire à Stewart. Sa remontée est fantastique : il échoue à 4 secondes de Fittipaldi pour la 2ème place et à 30 de Stewart sur le circuit le plus long de la saison après le Nürburgring. Comme pour Jarier la carrière d'Amon en F1 n'a pas été à la hauteur de ses immenses qualités...

* En tant que constructeur, car ils feront un come-back mitigé en tant que motoriste. Dommage que Jean-Luc Lagardère ait été davantage passionné par ses chevaux de course et son empire de presse !


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