Re: L'actualité des médias
Envoyé par:
dofero (Adresse IP journalisée)
Date: 14/05/10 11:May
Puisque ce matin j'ai un peu plus de temps, je reviens donc sur ce sujet un peu « épineux » qu'est l'appréhension que chacun a de l'oeuvre de Chopin.
Tout d'abord, en ce qui me concerne, la longueur des pièces ne m'influence pas. Naturellement, je n'ai pas fait de statistiques poussées, mais d'après ce que j'ai pu voir de l'intégrale que j'ai achetée, ainsi que tous les articles paraissant sur Chopin, et ils sont nombreux en cette année du bicentenaire, sur les 200 et quelques pièces pour piano solo, disons qu'une grosse vingtaine dépassent les 10 minutes. Tout est relatif, naturellement, mais je dirais que toutes restent relativement courtes. La forme de la pièce n'influe d'ailleurs en aucune manière sur sa longueur. Ainsi la valse 2 en la mineur de l'opus 34, dure à peu près 7 minutes, alors que la célébrissime étude 12 de l'opus 10, fait moins de 2 minutes 40.
Ainsi que je l'ai dit dans les contributions plus haut, cette année de commémoration a été pour moi l'occasion de « faire le point » avec ce grand compositeur. Le week-end dernier j'ai achevé l'écoute des pièces pour piano solo. Et quand je dis écoute, cela veut dire : casque sur les oreilles, yeux fermés, et concentré (^^).
Première constatation : malgré tout le génie de ce compositeur, et ceci est inéluctable, toutes les compositions ne sont pas égales. Désolé si je fais un peu iconoclaste, mais certaines d'entre elles me paraissent quelque peu « ennuyeuses », et ce indépendamment de la forme et de la longueur...
Deuxième conclusion : ainsi que je l'avais subodoré lors de ma première contribution, je me rends compte aujourd'hui que j'ai été « écarté de la substantifique moëlle » par, effectivement, une interprétation qui ne me convenait pas. Les enregistrements que j'ai pu écouter de l'oeuvre de Chopin dataient des années 60 et 70, et loin de moi l'idée de critiquer la virtuosité des musiciens (ce que, en tant que béotien pur de la technique, je ne me permettrai pas de faire !), mais je pense que j'ai été un tantinet déconcerté par une exacerbation du caractère romantique de l'oeuvre de Chopin. Ainsi que je l'avais évoqué, j'ai toujours eu une appréhension à l'écoute de la non moins fameuse « marche funèbre » de la sonate n° 2, dans les interprétatons que j'ai pu entendre, certains en faisaient « des tonnes »... J'avais l'impression que le clavier luisait à cause des larmes du pianiste...
Dernière chose, et qui vaut pour toutes les autres oeuvres de tous les autres compositeurs, ne nous arrêtons pas au caractère a priori « galvaudé » des compositions. Combien de fois ai-je entendu : « Pfffuit, encore le ou la X. de Y.... J'en ai assez... ». Si une composition a du succès, elle le doit souvent à son caractère exceptionnel. Ceci est d'autant plus vrai, que dans la musique classique, on peut écarter a priori les campagnes de marketing...^^^^^^^^. À qui cela viendrait-il à l'esprit de ne plus écouter les symphonies 3, 5, 6, 8, et 9 de Beethoven sous prétexte qu'elles sont trop connues !... Si la fameuse étude de Chopin dont je faisais mention plus haut, a acquis ses caractères de noblesse, ainsi qu'un surnom, elle le doit tout simplement à son caractère génial. Personnellement, je ne boude pas mon plaisir, et sans pour autant la passer en boucle, il m'arrive de l'écouter souvent pour le plaisir, surtout dans cette interprétation de Garrick Ohlsonn.
Désolé d'avoir été quelque peu « disert » (comme dirait mon ami Achille), mais je tenais à faire partager, au-delà des clichés, mon intérêt pour un compositeur à l'honneur cette année, que j'ai eu beaucoup de plaisir à redécouvrir.